4 Mars 2020
Une de mes fidèles lectrices écrit :
"Qu'un mec d'une telle carrure….
...Viendrait contacter deux péquenauds bretons ???"
En 1923 la carrière de Turrou se limitait à de l'interprétariat.
Il venait de quitter l'ARA et cherchait une situation .
Les péquenauds bretons sont deux entrepreneurs qui ont négocié avec l'armée américaine stationnée à Pontanezen.
Bertrand Vilain signale dans son livre que E. ACKERMANN a pu avoir un rôle d'entremetteur.
Turrou n'est pas venu chercher ces deux notables. Ce sont eux qui ont répondu à une annonce. Deux pigeons bien gras qui ont des dollars or dans leur cassette.
"Notre Léon Turrou prenait des pseudos d'origine russe, pas d'origine américaine "
Très franchement, là c'était le moment de choisir un pseudo à consonnance américaine, car si Turrou s'était fait appeler Romanov nos pigeons n'auraient pas mordu à l'hameçon d'un "américain de toute confiance".
Elle écrit également que Turrou pouvait être venu en Europe n'importe quand avant juillet 23.
Je ne suis pas d'accord.
Lorsque on sollicite un rendez-vous avec le futur Président des États-Unis en lui donnant comme date limite le 10 mai c'est que le 11 mai on est absent du territoire. Cela signifie dans ce cas qu'une réservation a d'ores et déjà été faite, peut-être sous le nom de Scherdly, dans un transatlantique à destination de l'Europe.
Turrou a prétendu se rendre en Pologne pour créer une entreprise d'exportation de champignons lyophilisés. Il ne semble pas que le port de Marseille soit le chemin le plus court pour se rendre à Varsovie...À moins de soutenir que Turrou se serait rendu directement à Monaco pour dilapider l'argent de ses amis russes. Cela ne correspond vraiment pas à son profil.
Par contre je ne considère pas comme impossible qu'il ait pu choisir le Paquebot Lafayette qui est arrivé au Havre le 20 mai.
Cela expliquerait que Seznec ait choisi cette ville portuaire pour y déposer la valise de Quemeneur. Cela donnait à penser qu'il aurait pu y avoir des ennuis avec notre imposteur.
La logique indiquait un aller-retour avec le Berengaria qui partait après la date du 14 mai, date de la lettre de Hoover qui prouvait la présence de Turrou à New York à cette époque.
Bertrand Vilain dit bien que nous ne sommes pas certains de la date de cette rencontre qui a pu se produire entre le 4 et le 10 mai.
Il ne serait pas impossible que Terrou ait traversé l'Atlantique à bord du Lafayette.