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Affaire Seznec Discussion

Affaire Seznec Affaire Quéméneur-Seznec... Plusieurs livres ont été publiés et la BN a conservé la presse de l'époque, numérisée sur Gallica. Des auteurs ont eu le dossier entre les mains : D. Langlois, D. Seznec, B. Rouz, G. Penaud Ce n'est qu'en 2015 que j'ai eu connaissance de cette affaire par le livre de Denis Langlois : pour en finir avec l'affaire Seznec. J'ai voulu en savoir plus.

Épopée d'une machine à écrire

Un journaliste qui se pose lui aussi des questions. L'ouest éclair du 12 juillet 1923

Un journaliste qui se pose lui aussi des questions. L'ouest éclair du 12 juillet 1923

Marc du Ryez 

Rapidement, n’ayant pas le temps de faire une recherche approfondie, je répondrai à madame Jourdan, qui s’interroge sur la couleur du ruban de la machine à écrire découverte chez les Seznec, à partir d’une déclaration de Marie-Jeanne que j’avais lue dans la presse et qui se retrouve dans le livre de Denis Seznec. Dominique Inchauspé a écrit  : «  la machine que le juge montre à Chénouard présente un ruban bicolore et violet que le client/Seznec avait demandé à Chénouard de mettre à la place du ruban d’origine.  » Cette machine possédait donc encore vers le milieu du mois de juillet 1923 le ruban installé le 13 juin précédent sur requête de Guillaume Seznec et ayant servi à taper les promesses de vente. Bien entendu, «  bicolore et violet  » est une expression incorrecte  ; ce ruban était certainement rouge et violet (pas de noir) et les promesses de vente étaient très probablement bicolores. De toute façon, si le ruban bicolore avait été ensuite remplacé par un ruban noir, cela n’aurait en aucun cas disculpé Guillaume Seznec, comme semblait le prétendre sa femme, car c’est bien la machine dissimulée dans la chambre de leur chauffeur qui a servi à taper entre le 13 et le 20 juin deux promesses de vente que Pierre Quéméner ne pouvait donc pas avoir signées le 22 mai.

Résumons 

Seznec achète à Chenouard une machine présentée en vitrine avec un ruban noir. 

Seznec fait changer le ruban. Il ramène une machine équipée d'un ruban bicolore rouge et bleu ou violet. 

La machine à écrire trouvée à la scierie a un ruban noir. 

La machine à écrire que le juge d'instruction présente à Chenouard a un ruban bicolore. 

Reste à savoir de quelle couleur était le fac simile tapé par le policier. 

En tous cas la promesse de vente détenue par Seznec, même reproduite en noir et blanc présente des mots plus clairs probablement écrits en rouge. 

Exemplaire de Seznec

Exemplaire de Seznec

Exemplaire trouvé dans la valise de Quéméneur

Exemplaire trouvé dans la valise de Quéméneur

Franchement, il y a tellement de différences dans la typographie et dans les mentions manuscrites entre ces deux exemplaires, que je suis prise d'un doute. 

Ajoutez à cela que  la machine trouvée à la scierie et celle qui a été facturée au Havre ne portaient pas le même numéro. Je sais...La garanty Trust ...Curieux tout de même!

Je me souviens avoir lu sur JAC que quelqu'un avait découvert que Kerné servait de secrétaire à Quéméneur. N'y avait-il pas une machine à écrire à Traou-Nez?

Ce qui accuse les Seznec quant aux faux en écritures c'est le flagrant délit de dissimulation du papier timbré caché sous le plancher de l'atelier. 

Seznec a tenté de faire passer un message à son épouse depuis sa prison, lui demandant d'étaler des outils sur ce  plancher. 

Ce qui a attiré l'attention de la police. 

Pour ce qui est de la machine à écrire plusieurs témoins ont vu Guillaume Seznec en personne, transportant un lourd colis retrouvé à la scierie. 

Inutile de tergiverser. Guillaume et Marie-Jeanne Seznec sont très probablement les auteurs des deux exemplaires de la promesse de vente de Traou-Nez. 

Cependant les témoignages de Legrand et de Hainaut au Havre présentent des invraisemblances. 

Guillaume Seznec n'avait pas les mains velues, n'avait pas un œil plus petit que l'autre ni " clignotant ", et  le 13 juin il n'avait pas la valise en cuir jaune de Pierre Quéméneur avec lui.

Fragilité des témoignages humains. 

Quand on n'a que ce genre de preuve pour envoyer quelqu'un à l'échafaud, ça fait frémir. 

Épopée d'une machine à écrire

Dans ce numéro de l'ouest éclair du 12 juillet 1923 un journaliste se pose, lui aussi, des questions. 

Ouest-eclair 26 juillet 1923

Ouest-eclair 26 juillet 1923

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