Affaire Seznec Affaire Quéméneur-Seznec... Plusieurs livres ont été publiés et la BN a conservé la presse de l'époque, numérisée sur Gallica. Des auteurs ont eu le dossier entre les mains : D. Langlois, D. Seznec, B. Rouz, G. Penaud Ce n'est qu'en 2015 que j'ai eu connaissance de cette affaire par le livre de Denis Langlois : pour en finir avec l'affaire Seznec. J'ai voulu en savoir plus.
26 Septembre 2022
Quelle noirceur d'âme le tribunal populaire projette-t-il sur l'accusé ? Le tribunal populaire dont je parle c'est la rumeur publique relayée par la presse, précurseur des réseaux sociaux
Guillaume Seznec a été accusé de tout les péchés.
De n'être qu'un mercanti.
Il a été envoyé à Pont-Croix pour devenir prêtre.
Il n'a pas voulu devenir prêtre.
Il était sensé aider sa mère à la ferme familiale.
Il n'a pas voulu de ce métier.
3 novembre 1914
36 ans
Marié
4 enfants en bas-âge.
En novembre il est incorporé au 87ème RIT.
En janvier suivant le couple ouvre une blanchisserie dans la fabrique de cols en celluloïd qu'il avait acquis deux ans auparavant avec un associé dont les mœurs dépravés ont été reconnus par la police elle-même. ( Cf B.Rouz ). Mœurs dont la prodigalité mettait à mal la trésorerie de l'entreprise.
La guerre va gêner la vie professionnelle de Guillaume. C'est Marie-Jeanne qui va assurer la gestion de l'entreprise.
Lui est soldat. Il est certes affecté à sa propre blanchisserie mais pour laver le linge de l'armée. Il est sous les ordres de gradés. Quel profit a-t-il pu tirer de ce service auxiliaire à part la subsistance de sa famille ? D'après les informations que Bertrand Vilain donne sur son blog il aurait même été sanctionné pour une permission qu'il se serait octroyée sans l'accord de son supérieur.
Il est passé successivement à la 27ème, 18ème, 17ème puis de nouveau 27ème compagnie.
Service Auxiliaire.
On l'accuse d'avoir profité de la situation.
Quelles preuves a-t-on ?
La haine transforme les faits pour accabler un accusé qui a mauvaise presse.
Il y a cette affaire d'arnaque à l'assurance. On ne me fera jamais croire qu'un appelé du contingent, en permission pour être près de son épouse sur le point d'accoucher à provoqué volontairement un incendie pour toucher la prime d'assurance. Il aurait pu y perdre la vie. Il y a perdu la peau de ses mains et de son visage. Ces accusations sont vraiment cruelles.
Toujours mobilisé il a pu s'entendre avec ses supérieurs hiérarchiques pour l'affecter à une blanchisserie qui travaillerait pour l'armée à Morlaix.
Pour cela il fallait un local.
L'armée voulait réquisitionner la scierie de Traon Ar Vélin.
Les fils du propriétaire sont soldats. Ils se battent sur le front. Le père est contraint de céder son usine. Cela ne sera jamais pardonné au nouveau propriétaire : Guillaume Seznec. On l'accusera d'être profiteur de guerre.
En mai 1916 il est à Ouessant. Probablement une sanction disciplinaire.
À la blanchisserie c'est Marie-Jeanne qui assure.