Les pièces secrètes de l'affaire

27 Octobre 2023

Après avoir passé beaucoup de temps sur le témoignage de Petit-Guillaume enregistré par Bernard Le Her, je pense utile de revenir sur ce que Denis Seznec a à nous dire.

J'ai entre les mains son édition définitive mise à jour en 2000, imprimée en septembre 2001.

Je me suis attardée à regarder de plus près les copies de documents originaux qu'il publie en annexe de son livre.

Une note de Pierre Quéméneur listant les réparations à faire sur une de ses voitures, datée du 7 avril 1923.

Pierre Quéméneur s'intéressait lui aussi à l'automobile.

Une lettre du 14 mars 1923 émanant de "Cadillac Station " , Levallois-Perret, et une autre datée du 28 mai en réponse à sa lettre du 24 courant, émanant de "Dodge Brothers " Nantes, prouvent toutes les deux que c'est bien Pierre Quéméneur qui cherchait des Cadillac.

Nous savons qu'un garage de Rennes à reçu une telle demande dans une lettre postée de Morlaix le 25 mai 1923. Le garagiste de Nantes répond à une lettre du 24 mai. À ces deux dates Pierre Quéméneur et Guillaume Seznec étaient en route. Alors qui? Quelqu'un qui était dans la confidence... l'ami Kerné ?

Suit un ensemble de 3 documents : la promesse de vente A ( celle que détenait Seznec), le télégramme du Havre et le fameux almanach du blé sur lequel quelqu'un s'est entraîné à écrire "Landerneau " et à imiter la signature de Quéméneur. Denis Seznec précise que des experts n'attribuent pas ces faux à Seznec mais à un proche qu'il ne nomme pas. Certains ont pointé du doigt Pouliquen. On ferait bien de vérifier l'écriture de Kerné, l' "ami" Kerné...

Fait encore plus troublant : Le Journal, daté du 5 juillet 1923 indique que sont reconnus sur l'acte de vente trouvé dans la valise, les caractères de la machine à écrire que Joseph Chenouard a vendue à Seznec. Laquelle machine à écrire est miraculeusement retrouvée à la scierie le lendemain 6 juillet !!!! J'ai relu l'article du Journal : Chenouard avait tapé quelques mots avec la machine qu'il a vendue et s'est livré à une comparaison de son épreuve avec l'acte de vente. Il reconnaît des similitudes de caractères et avant les expertises officielles la presse a jeté en pâture au grand public cette " expertise " sauvage!

Nous trouvons un peu plus loin le procès verbal de Bonny qui a cherché en vain un bidon d'essence taché de sang. De toutes façons si Quéméneur a été, comme on le prétend, assassiné le 25 mai vers 11h du soir on ne risquait pas de trouver du sang frais sur le bidon, ni le 26 mai à 11h du matin ni plus tard! Tout au plus du sang coagulé , pour ne pas dire séché, qui se serait de toutes façons écaillé avec toutes les manipulations du voyage.

Troublant aussi le témoignage du garçon de café de l'hôtel des Voyageurs, Jean Boulic, qui affirme avoir vu de l'or le 22 mai 1923 , sur une table, entre Quéméneur et Seznec. Il n'a jamais été interrogé par la police. C'est son patron qui l'a été. Lui n'avait rien vu.

De l'or...

Changé à Brest?

Mis en sûreté dans le coffre-fort d'une banque?

Justement nos compères, le 22 mai , ont fait un crochet par Lesneven. Là où il y a une succursale de la BPC. Et le meunier Le Verge qui avait lui aussiune Cadillac à leur proposer.