A propos de l'état de la Cadillac

Cette voiture qui était dans un état flamboyant-elle a fait un aller-retour sans problème à Paris en février1923-( c'est Pierre Quéméneur qui l'a dit à Jules Verlingue en avril de la même année ) était stationnée chez le garagiste Jestin. Subitement, en mai, cette puissante voiture donne des signes de faiblesse. 

Ce sont les pneus exposés trop longtemps au soleil qui posent problème. À  l'aller les crevaisons se multiplient. 

Toutefois la Cadillac n'a pas démérité ! Les deux hommes sont partis de Rennes à son bord à 5h du matin,  le ventre creux. Ils se sont arrêtés à Ernée pour un petit déjeuner qu'on suppose copieux. Puis, plus loin, à Mesle, à l' heure de midi, ils se sont arrêtés pour déjeuner. Ils sont repartis de là à 13h 30, se sont arrêtés à Mortagne pour rechercher des ampoules de phares dignes de ce nom. Il a fallu du temps pour faire le chemin sur une chaussée qui était loin d'être une piste de danse !

ils sont arrivés à Dreux à 16h avec un problème mécanique 

Le 25 mai la Cadillac est restée deux heures entre les mains du garagiste Hodey à Dreux. L'homme était très confiant dans sa réparation. La voiture a roulé pendant la nuit. Au retour on a remarqué le goudron fraîchement épandu à Saint Cyr l'Ecole sur son chassis. Au petit jour c'est encore une crevaison qui l'a arrêtée. Également un problème de délco que le même garagiste de Dreux a réparée le samedi 26 mai. Il a eu de nouveau la voiture entre les mains pendant 2h. Cette voiture qui n'avait que 5 ou 6 ans était de nouveau dans une forme parfaite. À quelle heure Guillaume Seznec est-il arrivé à Pré-en-Pail ? Il dit je crois 23h...Il n'y a pas eu de fiche d'hôtel. Il a dit ce qui l'arrangeait. À quelle heure est-il reparti dimanche matin? Il a dit 8h .Il pouvait tout aussi bien être 9h. Il n'y a pas eu de contrôle. La seule certitude que nous ayons, c'est qu'à 10h à Mayenne il a changé pneu et chambre à air pour remplacer l'équipement déficient. 

Passée 4h entre les mains du garagiste Hodey cette voiture a très bien pu avoir retrouvé une forme olympique . Quoi qu' en ait dit Guillaume Seznec dont l'unique souci était de prouver qu'il n'était pas à Morlaix dimanche après-midi. Il avait donc tout intérêt à exagérer les déboires mécaniques à cause desquels  il a dit avoir été retardé 

Personne ne peut prouver qu'il est rentré à Morlaix lundi matin. 

Son fils a révélé qu'il avait refait la route plus tard avec son mécanicien Samson pour brouiller les pistes .

Pour finir, le dimanche 27 mai Petit-Guillaume Guillaume n'est peut-être pas rentré au pensionnat à l'heure habituelle à cause de la fête patronale. 

Nous voyons,  dans l'affaire Cadiou, des témoins qui sont certains de l'avoir vu le 31 décembre 1913 à Morlaix, d'autres le 1er janvier à Saint-Pol de Léon. Ce qui n'a pas empêché la famille de soutenir mordicus qu' il a été assassiné le 30 décembre. 

Aucun témoignage oculaire n'est fiable. La mémoire peut créer des faux souvenirs et les témoins des faits divers sont toujours influencés par la presse. 

Ceux qui font de leur certitude de la culpabilité de Seznec leur fond de commerce trahissent l'équité. 

Il n'y a aucune certitude possible et le doute aurait dû profiter à l'accusé. 

Le 28 mai Samson s'est servi de la Cadillac