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Affaire Seznec Discussion

Affaire Seznec Affaire Quéméneur-Seznec... Plusieurs livres ont été publiés et la BN a conservé la presse de l'époque, numérisée sur Gallica. Des auteurs ont eu le dossier entre les mains : D. Langlois, D. Seznec, B. Rouz, G. Penaud Ce n'est qu'en 2015 que j'ai eu connaissance de cette affaire par le livre de Denis Langlois : pour en finir avec l'affaire Seznec. J'ai voulu en savoir plus.

Le centième anniversaire de la condamnation de Guillaume Seznec

Mercredi 2 octobre 2024 de 15h à 17h.  L'Atelier Rue Jeanne-d'Arc 29260 Lesneven

Mercredi 2 octobre 2024 de 15h à 17h. L'Atelier Rue Jeanne-d'Arc 29260 Lesneven

Le 4 novembre 2024 sera le centième anniversaire de la condamnation de Guillaume Seznec. 

Des interventions de spécialistes de l'affaire s'annoncent. 

La plus intéressante sera certainement celle de Bernez Rouz à Lesneven le 2 octobre prochain. 

Bernez Rouz a relevé les nombreux manques qui ont biaisé les investigations policières en 1923- 1924.

Que Denis Langlois me pardonne si je révèle une remarque qu'il m'a faite un jour : " vous avez raison d'écrire que l'enquête ne s'est pas suffisamment intéressée à Alphonse Querné ".

Car à mes yeux Alphonse Querné est un suspect, non de crime mais de complicité. 

C'était un ami des frères Quéméner. 

On l'a vu au Havre où il a pu se rendre depuis la capitale à l'époque de l'envoi du télégramme et de la découverte de la valise. 

Les dates du 13 et du  20 juin 1923 peuvent très bien être ses dates à lui. En forçant les intuitions du juge d'instruction et de la Secrète on a cherché dans l'emploi du temps de Guillaume Seznec et on a trouvé qu'il a pris le train Paris- Brest à Plouaret le 12 juin. 

C'était pour se rendre à Saint-Brieuc a-t-il affirmé ! Mais on ne l'a pas cru.

Bertrand Vilain a identifié un commerce de Cadillac avec la Russie soviétique qui pourrait bien être la preuve que l'affaire des Cadillac n'était pas une invention de Seznec. D'ailleurs c'est Pierre Quéméneur qui en a le mieux parlé lui-même à son banquier et à son ami Julien Legrand. 

Mais l'existence d'une affaire de Cadillac ne nous dit pas qui a fait disparaître Pierre Quéméneur. 

Son intérêt pour les Cadillac ne plaisait pas à sa famille. Son emprunt de 60 000 fr a déplu  à son beau-frère. Son association avec Guillaume Seznec aussi. Le pire était peut-être pour son frère, le régisseur de Traou-Nez, d'être privé de son emploi, de son statut,  de sa résidence à Plourivo. 

À Plourivo on pense fermement que le drame a eu lieu à Traou-Nez. 

 

La colère du frère ?

La complicité de l'ami Alphonse ?

Dans quelques mois chacun pourra dire le fond de sa pensée sans peur de représailles. L'affaire et son dossier d'instruction seront tombés dans le domaine public. 

Incontournable plaidoirie de me Philippe Lamour du 5 octobre 1932

Incontournable plaidoirie de me Philippe Lamour du 5 octobre 1932

"Hier, on vous a dit : c’est dans la nuit du 24 au 25 que les coups de feu ont été tirés, pendant la noce de Mlle Guyomard, la fille du garde. Je regrette, Messieurs, mais si c’était dans la nuit du 24 au 25 que la gabare était dans le Trieux, elle serait portée sortante le 24, car le tableau des marées indique que le 23 la marée du soir est à 23 heures 15 et que le 24, elle est à 0 h. 00. Or, pour avoir un travail complet, la gabare « Marie-Ernestine » quittait toujours le port aussitôt que le niveau de l’eau le lui permettait, c’est à dire une heure et demie ou deux heures, selon les marées, avant la marée haute.

            La haute mer était à minuit ; c’est donc à 10 heures ou 10 heures ½, au plus tard 11 heures, que la gabare est sortie. Dès lors, c’est le 24 et non le 25 puisqu’il n’est pas minuit à sa sortie du port. Or, elle n’est pas portée sortante le 24. Le 24, la « Marie-Ernestine » n’est pas sortie. Tandis que le 28, la marée est à 3 heures 40 et l’eau est plus haute. On peut alors sortir de Pontrieux vers 1 heure ½, passer l’écluse et être vers 2 heures, 2 heures ¼ devant Traou-Nez. Et comme on est sorti après minuit, c’est au 28 que la sortie est portée.

            Pour que la gabare ait pu être le 25 devant Traou-Nez, il aurait fallu qu’elle sorte avant minuit à cause de la haute mer, et sortant avant minuit, elle est portée le 24. Tandis que pour être portée sortante le 28, il a fallu qu’elle sorte après minuit. Or, elle bien portée sortante le 28.

            Elle n’est pas sortie la nuit de la noce de la fille Guyomard. Et cette certitude indubitable, attestée par les documents, est confirmée par les témoignages : « Je n’ai pas vu, dit Guyomard, de gabare amarrée cette nuit-là dans le Trieux. » Par conséquent, tout concourt, dans cette fameuse nuit de la noce de Mlle Guyomard, pour établir que la gabare « Marie-Ernestine » n’est pas sortie, alors qu’elle est sortie dans la nuit du 27 au 28.

            En voulez-vous une preuve ?

 

  1. 2.      Le sable.

 

Le patron Le Coz, après avoir été chercher du sable, le décharge et le vend. Le 28, on trouve une quittance 47, de droit de péage. On n’en trouve pas pour le 24, c’est la preuve qu’il n’y a pas eu de chargement de sable le 24. C’est bien dans la nuit du 28, et la date est certaine, que la gabare « Marie-Ernestine » était amarrée devant Traou-Nez quand les coups de feu ont éclaté."

Extrait de la plaidoirie de Me Philippe Lamour le 5 octobre 1932

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