La valise...

Note communiquée par quelqu'un qui connaît bien le dossier:

-concernant Hélène Conogan

Le 2 juillet 1923, Hélène Conogan, âgée alors de 14 ans, déclare à la police avoir vu à l'arrière de la voiture de Seznec "une valise jaune". Interrogée à nouveau le 14 février 1924 par le juge d'instruction et mise en présence de la valise de Quemeneur, elle précise : "Je ne peux pas affirmer que c'est cette valise que j'ai vue dans l'automobile, mais elle lui ressemble comme couleur". Par contre, elle affirme que ce n'était pas la petite mallette de Seznec qu'elle a vue. Selon elle, la valise était sur le plancher de la voiture contre le dos de la banquette avant. Confrontée le 15 février à Seznec, elle déclare qu'elle ne peut pas dire "si la valise était grande ou petite". Seznec affirme que c'était sa mallette de couleur jaune également. Hélène Conogan réaffirme que ce n'était pas celle-là. (Les dimensions de la valise de Quemeneur notées lors de sa saisie au Havre sont : largeur 0,35 cm, longueur : 0,55, hauteur : 0,15. Celles de la mallette de Seznec ne sont pas précisées.) Le compte-rendu officiel des débats devant la Cour d'Assises est très sommaire et ne dit rien sur le témoignage d'Hélène Conogan. Il est donc impossible de savoir si les articles de la presse rendent compte exactement de ce témoignage. La version écrite de Seznec figure dans le mémoire qu'il a adressé à Me Kahn juste avant le procès : "Ma petite valise ne se distingue de celle de Quemeneur que d'une petite nuance que Melle Conogan pouvait très bien confondre surtout plusieurs mois après".

Les faux souvenirs s'élaborent par combinaison de vrais souvenirs et de suggestions provenant d'autres personnes. Au cours du processus, les sujets sont susceptibles d'oublier la source de l'information. C'est un exemple classique de confusion de source, où le contenu et la source sont dissociés.

Hélène Conogan, a trouvé dans l'intérêt que lui porte la presse nationale et la Sûreté Générale une aubaine pour être reconnue. 

Elle a été interrogée le 2 juillet 1923. La presse parle de la valise de Quéméneur depuis le 26 juin. Elle a vu la Cadillac le 26 mai. Bien sûr qu'elle a pu être influencée par la presse !

Les pièces à conviction. A droite les deux valises 

DdB 6/7/23

Cet article nous apprend que la valise de Seznec était, elle, recouverte d'un tissu kaki 

Une valise en fibrine fauve et une valise recouverte d'un tissu kaki se ressemblent probablement beaucoup question couleur

Guillaume Seznec.
 Celui-ci était arrivé à Paris le 28 juin, à huit heures du matin, pour se rendre à la convocation de M. Vidal. Portant à la main une petite valise d’osier longue de quarante centimètres et large de vingt centimètres environ, il se rendit au café-restaurant de la Ville de Brest, 5, place de Rennes. Il mangea plusieurs croissants, but un verre de vin blanc et une tasse de café sans se douter qu’à la table voisine, un inspecteur de la sûreté générale épiait ses faits et gestes.

le Petit Parisien 3/7/23.

document  blog " Affaire Quemener Seznec " Marc du Ryez. 

Ce journaliste du Petit Parisien nous apprend donc que la valise de Seznec mesurait 40x20 cm.

Le témoignage d'Hélène Conogan est important pour l'accusation. 

Cette jeune fille de 14 ans aurait vu la valise de Pierre Quéméneur dans la Cadillac , sur la route du retour, le 26 mai 1923.

Cela se passe à l'hôtel Nourrisson à la Queue lès Yvelines, tôt le matin.

Description de la Cadillac:

Thérèse Malet le 25 mai à 23h

"La capote était placée comme quand il pleut. Le rideau de droite complètement fermé, le rideau de gauche mis sur les places arrières uniquement"

(déposition du 20 juillet 1923)

Edouard Coulomb le 26 mai à 8h du matin

"Les rideaux de la voiture étaient mis de telle sorte qu'on ne voyait pas très bien ce qu'il y avait à l'intérieur"

(Déposition du 29 juillet 1923)

Mademoiselle Conogan, elle, a vu une valise malgré les rideaux tirés.

Pas deux valises mais une seule. Parce que, bien sûr, Seznec a planqué sa propre valise et a mis bien en évidence la valise appartenant à l'homme qu'il venait d'assassiner.