Le pont de Lézardrieux

Pont suspendu au-dessus du Trieux

Pont de Lézardrieux tel qu'il était en 1923

Ouest-Éclair du 12 juin 1931

Eugène Bolloch dit avoir vu deux hommes jeter une caisse de 1,5 à 2m de long sur 1m de large depuis le pont dans le Trieux. Elle a fait jaillir une gerbe d'eau de 6 à 7 m de haut. 

Ouest-Éclair du 13 juin 1932

Ce sont des citoyens à l'abri de tout soupçon qui ont attiré l'attention de la justice sur les événements du Trieux. 

Pierre Malpot qui était sur le pont de la Marie-Ernestine a témoigné de ce qu'il a vu et entendu une nuit de fin mai 1923.

Il précise que la Marie-Ernestine est sortie en morte-eau et attendait que la mer commence à baisser. 

À la période des mortes-eaux le marnage est faible. 

Le juge Hervé nous explique que la mer commence à "rendre" lorsque le niveau de l'eau est supérieur à 90 dm.

Dans le tableau qu'il présente ce phénomène se serait produit dans la nuit du 27 au 28 mai 1923.

Chipotage ?

La dragueuse aurait- elle pu sortir dans la nuit du 24 au 25 avec 77 dm de hauteur d'eau ? A-t-elle pu draguer du sable le 25 au matin ?

Ce n'est pas un quidam qui peut le dire,  il y a des spécialistes pour ça. 

Cette question de date est capitale. La justice s'est fait une religion : c'est dans la nuit du 24 au 25 que la Marie-Ernestine est sortie, à ce moment-là Pierre Quéméneur était ailleurs. Donc fin de l'histoire. 

NB- 

Les mortes-eaux correspondent à des marées d'amplitude inférieure à la moyenne^{note 1}, par opposition aux vives-eaux. Elles apparaissent en période de quadrature, lorsque le Soleil et la Lune font un angle de 90° par rapport à la Terre¹.

En période de mortes-eaux, le marnage est minimal (la mer recouvre et découvre moins)², les courants de marée sont moins forts.

Les vrais responsables de la mort de Pierre Quéméneur auraient pu, eux aussi, se débarrasser du corps dans le Trieux. Dommage que le procureur de Guingamp n'ait pas envoyé des scaphandriers  récupérer cette caisse. 

Longtemps après, des ossements ont été trouvés sur les rives du Trieux par les enfants d'une colonie de vacances. 

Aujourd'hui on ferait des tests ADN. Mais à cette époque on ne connaissait pas cette technique médico-légale. 

Madame Langellier, 

Personnellement je trouve que l'enquête de V.Boisseau est bien plus instructive que n'importe quelle relecture contemporaine de ces faits. C'est certain, il y manque des dates. On nous en propose 3. C'est toujours le même problème, a posteriori,  plusieurs mois après les faits,  les gens ont du mal à dater ces faits dont ils ont été témoins et qui ne les concernaient pas directement. 

Me Lamour avait raison. C'était du devoir de la justice de chercher ce qu'il y avait dans cette caisse.