Descente de police à Houdan

Fin juin 1923 un escadron de policiers envahit les rues de Houdan. Le Commissaire Vidal en tête. 

Ils escortent un homme qui fait figure depuis plusieurs jours de suspect N°1.

Dans une affaire qui fait la une de la presse depuis une quinzaine de jours. 

Pas n'importe quelle affaire : la disparition d'un Conseiller général du Finistère. Le titre est ronflant, l'heure est grave, les témoins sont des plus importants. 

M. et Mme Jeangirard ne peuvent être précis. Ils donnent des repères honnêtes. Le personnel du Plat d'Etain également. Les deux hommes ont dîné au Plat d'Etain le 25 mai 1923 entre 21h et 21h 30. Les policiers voudraient bien étirer ces horaires. L'une des serveuses a failli leur donner satisfaction : les deux hommes sont peut-être bien partis à 22h 30. Mais là rien ne va plus car le chef de gare les aurait aperçus à 22h10. 

Mme Jeangirard est montée dans sa chambre plus tôt que d'habitude car son époux digèrait difficilement son repas du soir pris à 20h. Elle a vu partir les deux hommes "pas loin de 21h". De sa chambre elle a entendu ronfler le moteur de la voiture. PEUT-ÊTRE 1h après...à la louche...Les serveuses disent pourtant que le repas à été rapide. Il fallait que ça colle avec les horaires donnés par les cheminots. 

Le Chef de gare avait peur des gelées et Mme Piau a vu un passager nu-tête . Jeannie a pourtant bien dit que son frère avait un chapeau. Il aurait pu le soulever pour saluer cette dame. Mais Maurice Garnier a fait la même remarque. Le passager était un peu dégarni comme lui...

D'ailleurs gelait-il cette nuit là ?

Les cheminots ont très bien vu la voiture au clair de Lune.  La pleine lune c'était 5 jours plus tard...

La Cadillac était décrite avec sa capote relevée et ses rideaux tirés. " personne n'est descendu " dit l'un . "Je reconnais la silhouette du conducteur" dit l'autre.

Faudrait savoir !

Maurice Garnier a reconnu plus tard que date et horaires ont été suggérés par la police. Pas n'importe laquelle : la Sûreté !

 Philippe Lamour...

Cela reste des effets de manches qui n'ont pas évité à Maurice Privat et au journal La Province d'être lourdement condamnés.

Liliane Langellier 

Une chose était d'accuser Louis Quéméner, autre chose de démontrer qu'il n'y a rien de fiable dans les témoignages de Houdan.