15 Avril 2020
C'est l'hypothèse soutenue par Me Denis Langlois dans son dernier ouvrage sur l'affaire : "Pour en finir avec l'affaire Seznec "
Pour qu' elle soit défendable, sachant que le train de Paris que Quéméneur aurait pris passait à 23h08 ce soir là, il faudrait que Dectot ait vu la voiture à la tombée du jour, donc plutôt à partir de 21h30, heure d'hiver.
Une panne, Quéméneur invisible, soit dans la nature, soit à l'arrière du véhicule, la réparation terminée à 22h, la conversation avec Dectot entre 22h et 22h 15 et les 30 km avalés en 30 à 40 minutes jusqu'à Versailles Chantiers. L'enquête a établi que le goudron sur les garde boue aurait été projeté au niveau de Saint Cyr l'École.
Moi je veux bien, mais la voiture ayant été saisie fin juin, après un retour en Bretagne, le goudron , elle aurait bien pu le rencontrer ailleurs qu'à Saint Cyr L'école.
Mais bon, si on ne se fie pas au timing des témoins, un aller jusqu'à Versailles n'est pas à exclure. Et Denis Langlois nous explique que si Seznec n'en a pas parlé c'est pour ne pas attirer l'attention de la police sur un possible retour de Quéméneur en Bretagne dès cette nuit là...
M'vouais !
Il aurait mieux fait de le dire plutôt que risquer sa tête.
C'est vrai que lorsqu'on est innocent, on n'imagine pas pouvoir être condamné...
De toutes façons le 20 juin il a abandonné la valise de Quéméneur, avec, à l'intérieur, un carnet où il a effacé "voyage à M...." (voyage à Morlaix ???) pour écrire " billet Dreux-Paris. "
Trop tard le 28 ou 29 juin pour se dédire.
Dommage qu'on ne puisse pas voir ce carnet.
Où était écrit voyage à M...,
Billet Dreux-Paris
Guy Penaud décrit assez précisément ce carnet.
Des pages ont été arrachées.
Le dîner à Houdan n'y figure pas (plus ?).
Les deux dernières pages (46 et 48) portent des mentions écrites par Seznec, à partir du voyage Dreux-Paris. Le voyage à M...effacé est inscrit après le billet Paris-Le Havre. Mais peut-être que ces fausses mentions ont été intercalées entre la dernière note de la main de Quéméneur et le voyage à M...qui est effacé, dans un blanc par exemple...
Voici comment Denis Langlois voit les choses :
"Prenant un train de nuit à Dreux ou à Versailles le 25 mai, il (Quéméneur) a pu arriver le lendemain matin à Rennes. Plusieurs trains le permettaient. A-t-il pris une chambre d'hôtel dans cette ville ?
[...]
En tous cas , il pouvait se trouver le samedi 26 mai, entre 13 et 14 heures dans la gare de Rennes( où Dangy des Déserts l'aurait croisé) où il se disposait à prendre un train pour Morlaix. "
Ce scénario sous-entend que Quemeneur aurait renoncé à se lancer dans l'affaire des Cadillac, aurait jugé en cours de route que Seznec n'était pas à la hauteur et n'aurait pas rencontré l'Americain.
Sachant que les Seznec ne seraient pas solvables, il a pu revenir soit annuler la promesse de vente, soit faire du chantage affectif à Marie-Jeanne.
PS Je prends bonne note de la remarque de Marc du Ryez dans un de ses commentaires : l'enquête n'aurait pas réussi à établir quelle portion de route a été fraîchement goudronnée le 25 mai.
De mon côté j'ai dit plus haut que la voiture ayant été expertisée plus d'un mois après les faits, bien malin qui peut savoir où elle a reçu des projections de goudron.
Quéméneur a tout aussi bien pu rentrer en Bretagne à partir de Dreux.