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Affaire Seznec Discussion

Affaire Seznec Affaire Quéméneur-Seznec... Plusieurs livres ont été publiés et la BN a conservé la presse de l'époque, numérisée sur Gallica. Des auteurs ont eu le dossier entre les mains : D. Langlois, D. Seznec, B. Rouz, G. Penaud Ce n'est qu'en 2015 que j'ai eu connaissance de cette affaire par le livre de Denis Langlois : pour en finir avec l'affaire Seznec. J'ai voulu en savoir plus.

Aller-retour New York Cherbourg

Cherbourg

Cherbourg

Renée Hainneville, Annales de Géographie, 1923, p. 360

Renée Hainneville, Annales de Géographie, 1923, p. 360

J'avais bien pensé que l'une des raisons que nous avions de chercher Terrou parmi les passagers du Berengaria est que puisque qu'il a emprunté ce paquebot pour le retour il avait certainement un intérêt financier à faire l'aller-retour sur le même bateau.

Donc , il a fait la tournée de ses amis émigrés russes de New York, chassés de leur pays par le pouvoir en place, pour récolter des fonds afin de créer une entreprise de champignons lyophilisés exportables depuis la Pologne.

Il n'allait quand même pas leur raconter qu'il allait acheter des Cadillacs en France pour les revendre aux Soviets!

Pour ce faire il prévoit un voyage de deux mois.

Un entrepreneur de génie, vraiment! 

Voilà que les amis russes de New York reçoivent un télégramme de Monte Carlo. A cette époque-là je ne pense pas que l'on pouvait masquer le lieu d'expédition d'un télégramme.

Donc les amis russes et l'épouse reçoivent un SOS de Monte Carlo. Turrou n'a plus de sous. Il avait récolté 6000 dollars; avec ça il a payé son AR New York-Cherbourg, le billet de train Cherbourg-Monte-Carlo , s'est habillé pour y faire bonne figure et y mener grand train. Tout ça pour ça! Pour dilapider les dollars des amis réfugiés! Je n'y crois pas!

Plaçons nous du point de vue de Bertrand Vilain.

1921-1923 : Turrou est à Moscou. Il a retrouvé femme et enfants. Il est simple interprète à l'ARA. Il est très vite soupçonné par les deux camps d'être un agent double et se fait reprocher pas mal de malversations.

Il quitte l'ARA, rentre à New York sans le sou après avoir transité par Paris en février-mars.

Il a une aubaine à portée de main.

Paris , il connaît bien . Il y a été traducteur en 1921. A Moscou il découvre que les chefs du parti adorent rouler les mécaniques en ...Cadillac. Il travaille à l'ARA qui a un parc important de ces automobiles mais qui ne veut pas les céder aux russes.

Il sait bien qu'en France il y a des stocks américains. Qu'il surévalue sans doute. Acheter des voitures américaines avec le partenariat d'un garagiste peut-être.

Puis les expédier à Moscou.

Qu'est-ce qu'il y a d'impossible là-dedans Madame Langellier ?

Il n'allait quand même pas raconter ça à ses amis!

Alors il a inventé cette histoire de champignons...

Quand l'affaire est bouclée, que l'argent (ou l'or) des bretons est placé dans une bonne banque, que l'on s'est mis à l'abri des commérages des concierges françaises, et de la curiosité de la police lorsque nos bretons iront se plaindre, on part se faire oublier à Monaco, on y passe du bon temps , et on câble un SOS pour justifier un retour bredouille.

Avec l'argent de son forfait il a pu commencer une brillante carrière d'espion de haut vol.

 

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