Une affaire à ne pas rater

Le Gaulois 28/6/1923. Un cautionnement de 10 000 fr et des voitures à trouver pour le 2 juin 1923...

Guillaume Seznec l'a expliqué à certains journalistes : il a du retenir Pierre Quéméneur d'envoyer un mandat à son acheteur américain pour s'assurer d'avoir le juteux marché de Cadillac qui devait lui rapporter 300%.

Gabriel Saleun, le fondé de pouvoir de la Banque Bretonne et son directeur M. Dreyer avaient flairé l'escroquerie et ont tout fait pour dissuader leur  client de faire cette folie. 

Mais le client en question a crié son enthousiasme sur tous les toits.

Il a dit à Julien Legrand, ancien maire de Landerneau et industriel d'envergure qu'il mettait 80 000 francs dans l'affaire  et Seznec de 40 à 50 000fr.

De cette affaire en or c'est Pierre Quéméneur qui en parle le plus. Même son frère Louis Quéméner est au courant. Il l'a dit à un journaliste le jour de la perquisition de Ker Abri. 

D'autres aussi probablement. Il semble bien que Kerné l'ami  et partenaire en affaires selon certaines sources, ait contribué à écrire à des garagistes pour trouver de toute urgence des Cadillac à vendre. 

En tous cas Pierre Quéméneur en a cherché. Dès le 9 mars 1923.

C'est lui qui a levé le lièvre. Grâce à une annonce de journal. Les plus anciens spécialistes de l'affaire ont pensé qu'il s'agissait d'une annonce de Bollon. Parue dans la Dépêche en novembre 22.

Bertrand Vilain, plus sagace a découvert une annonce du journal l'Auto, publiée début février 1923 qui aurait pu ne pas échapper aux deux bretons grâce à leurs relations avec le milieu parisien de l'automobile. Gherdi à été mis en cause par Guillaume Seznec et non sans fondement. 

L.Langellier publie une retranscription d'une émission de Pierre Bellemare qui nous en apprend beaucoup sur l'envergure de cet homme. 

- PB :" Vous avez un nom qui est de consonance anglo-saxonne, donc on peut dire que Gherdi était en rapport courant avec des Anglo-Saxons.

- M.X :" Très certainement. Il faisait d'ailleurs volontiers état du consul des Etats-Unis dont il aurait été le chauffeur et beaucoup plus que cela. Au cours des conversations qu'il avait avec mon tuteur et d'autres personnes, il se vantait de rendre toutes sortes de services à des personnes importantes - de servir de prête-nom, par exemple."

Il a pu être celui qui a mis Pierre Quéméneur en relation avec l'acheteur américain dont Pierre Quéméneur a parlé d'abondance à Gabriel Saleun. 

Le livre de Bertrand Vilain " Les archives du FBI ont parlé " apporté un éclairage intéressant sur l'affaire des Cadillac. 

l'affaire qu'il ne fallait pas rater et qui nécessitait en urgence de trouver des fonds...

Une vaste escroquerie d'ailleurs !

Ouest-Éclair 1/7/1923. Même le frangin, Louis Quéméner, était au courant de cette affaire de Cadillac.

Évidemment que Pierre Quéméneur ne s'est pas vanté auprès de sa très catholique famille de son projet de commerce avec les soviets!