A propos des témoins de Vitré

Ouest-Éclair 28/6/1923

Il est extraordinaire cet assassin ! Il vient de trucider son ami et partenaire et conserve, bien en vue auprès du chronomètre, sa carte de visite !

Je sais de source sûre que ni la police, ni la justice n'ont retenu ce témoignage. 

À la lecture du compte-rendu que la presse a fait du procès, seule la lettre du garagiste de Mayenne atteste le passage de la Cadillac de dimanche 27 mai 1923 à Mayenne à 10h.

Tout le timing du retour est du cru de Guillaume Seznec qui avait tout intérêt à prétendre être rentré à Morlaix le 28 mai au matin. 

D'ailleurs son cahier de dépenses minimise les difficultés rencontrées lors de son retour !

"Si l'on se réfère à présent au carnet de Seznec où il note ses dépenses et celles de Quémeneur pour "l'affaire de Paris", son retour le dimanche 27 mai est plus que probable.

Il passe la nuit du samedi au dimanche 27 à Pré-en-Pail ("A Pré-en-Pail couché et mangé 7,50 F et 1 F pourboire").

Il s'arrête à Mayenne pour acheter un pneu (470 F) et une chambre à air (45 F).

Il semble tiré d'affaire sur le plan mécanique, puisqu'il déjeune à Ernée (8 F) distant de Morlaix de 250 kilomètres.

A Broons, il achète pour 16,50 F d'essence.

 Aucun autre arrêt n'est noté pour réparer une nouvelle panne, dîner ou dormir dans un hôtel. On peut donc considérer que, contrairement à ses dires, il est de retour à Morlaix dans l'après-midi du dimanche."

Denis Langlois, "Pour en finir avec l'affaire Seznec",  page 220

L'article précise que la voiture américaine qu'auraient vue les témoins serait arrivée de la direction de Laval. Or Guillaume Seznec ne venait pas de Laval mais d'Ernée, ce qui n'est pas du tout la même direction ! 

Itinéraire emprunté par les deux hommes à l'aller et par Guillaume Seznec au retour. Très clairement la Cadillac ne venait pas de Laval.