22 Avril 2020
Guy Penaud, l'énigme Seznec p. 112
"Ce même jour entre 17 h. et 18h.30, M. Auguste Deknuydt, qui se manifesta par la suite spontanément à la police, aperçut dans la salle des pas perdus, en gare du Havre, un homme portant des lunettes noires assez grandes, un chapeau feutre fendu sur le dessus et dont le visage présentait "une grande tache rouge ". L'homme était muni de deux valises, l'une était jaune et l'autre se présentait sous la forme d'une mallette en brun acajou. M.Deknuydt se souvenait avoir pris ce jour là un apéritif que lui avait offert un ami, M.Leon Dubois, contremaître. Or c'était le jour anniversaire de la femme de ce dernier, c'est à dire le 20 juin.
Un autre témoin témoin, M.Lesbats, après avoir quitté M.Deknuydt, sur le cours de la République au Havre, croisa un homme "le visage maigre, osseux, marqué de cicatrices ", porteur d'une valise, en qui il reconnut assez nettement Seznec. "
M.Deknuydt a pris sa plume pour porter son témoignage à la connaissance du commissaire du Contrôle général des services de recherches judiciaires , le 3 août 1923.
M.Lesbats est douanier, c'est à dire un fonctionnaire assermenté qui a l'oeil.
Lors du témoignage de Melle Conogan au tribunal Seznec a précisé que sa mallette était brun rouge.
On peut exclure Kerné de cet épisode de la gare havraise. D'ailleurs la police avait identifié l'homme qui avait examiné la valise de Quéméneur, abandonnée dans la salle d'attente de la gare, et ce n'était pas Kerné.
Bernez Rouz, p.134 et suiv.
"Alphonse Querné , 30 ans, courtier en bois et charbons à Morlaix était en relation d'affaires avec Quéméneur. Au mois de Juin 1923 , il était absent de Morlaix. Il réussit à fournir un certificat de maladie affirmant qu'il était chez sa mère à Chelles, en Seine- et-Marne , du 13 au 20 juin. "
[...],
C'est aussi Querné qui aurait écrit la lettre du 25 mai, postée à Morlaix et signée Quéméneur.
Cette lettre adressée à un garagiste rennais pour rechercher des Cadillac est considérée comme un faux. "
Un faux, peut-être pas, mais Kerné très proche de Quéméneur a pu être associé à l'affaire des Cadillac au départ. Il a pu négocier l'exploitation de sa concession forestière avec Seznec. S'assurer que la propriété leur revienne bien en cas de décès confirmé de Quéméneur, ce qui n'était pas le cas à la mi-juin, en aidant à refaire des fausses promesses de vente plausibles et peut-être en ramenant Seznec au Havre le 20 mai. Mais alors il faut que le certificat médical soit un faux. Il n'est de toutes façons pas dans le dossier s'étonnait le juge Hervé.
Par contre M. Dejaegher père témoigne que Kerné devait se rendre en Angleterre via le Havre à cette époque là. Finalement il n'y est pas allé. Toujours d'après Dejaegher père. Mais si Kerné avait prévu d'aller prendre un bateau au Havre, si Francine la dame bretonne dit qu'elle a vu Kerné au Havre, et que la tenancière d'une brasserie dit avoir vu Seznec, peut-être que les deux provisoirement compères auront-ils fait du covoiturage jusqu'au Havre. Après tout Quéméneur n'était pas encore déclaré assassiné et Seznec aurait pu prétendre aller le rejoindre là-bas toujours dans le cadre de l'affaire des Cadillac.
Une complicité Kerné-Seznec qui s'arrête net lorsque Seznec est inculpé. La machine à écrire revient toute seule à la scierie.....
Article sur l'affaire Seznec en page 2 de l'ouest éclair du 15 août 1923 et repris par le petit lorientais du 19 août