Quand on en est réduits à faire les poubelles de l'histoire...

...pour se mettre un mobile sous la dent !

La toujours aimable journaliste exclusive de l'affaire Seznec nous remet sur le tapis l'affaire de l'incendie de la blanchisserie de Saint Pierre Quilbignon.

Un beau frère grugé ?

"Suivant contrat reçu par Me Jamault, gérant l'étude de Me Lamarque, notaire à 
Brest, le 13 septembre 1919, M. Guillaume SEZNEC, blanchisseur, demeurant à 
Morlaix, route de Brest, a vendu à M. Charles MARC, sans profession, demeurant à 
Saint-Pierre Quilbignion, au lieu de Tremilliau, le fonds de commerce d'entreprise de 
blanchisserie exploité à Saint-Pierre Quilbignion, au lieu de Tremilliau, comprenant 
notamment : la clientèle et l'achalandage, le matériel servant à son exploitation et les 
marchandises en dépendant, moyennant le prix et les conditions insérés audit contrat. 
L'entrée en jouissance est fixée au 1er octobre 1919. 
Les oppositions s'il y a lieu seront reçues dans les dix jours qui suivront la présente 
insertion, à Brest, en l'étude de Me Lamarque." 

Il a acheté la clientèle, l'achalandage, le matériel servant à son exploitation et les marchandises en dépendant...Pas les murs !!! Qu'en conséquence il n'a pas pu revendre à Balson et Genoud!
 

Il devait toujours 23 000fr à sa sœur et à son beau-frère. 

Des acheteurs non indemnisés ?

Faut reconnaître que c'est tout de même le problème des experts de l'assurance !

Vous êtes propriétaire des murs d'un immeuble industriel. Cet immeuble brûle.

On vous indemnise. 

C'est normal, non?

L'incendie aurait fait les affaires de Guillaume Seznec ? Ça reste à prouver !

En quoi Charles Marc aurait-il été grugé ? 

Il a revendu un fonds de commerce 50 000 francs acheté 23 000 francs...23 000 fr qu'il n'a jamais payés à sa sœur et à son beau-frère !

Où est son mobile ?

Est-ce Gillaume Seznec qui a mis le feu à son immeuble en allant s'approvisionner chez Métais à Brest par exemple ? Il y a eu une enquête qui n'a rien prouvé. Elle aurait même établi qu'il n'y a pas eu de malveillance. 

Et même si c'était vrai, quel rapport avec la disparition du Conseiller Général ?

Les seules victimes qui auraient pu avoir un mobile de vengeance sont Genoud et Balson. Contre Seznec, pas contre Quéméneur. 

 Pourquoi n'ont-ils pas assuré leur fonds de commerce et leur marchandise ?

Comment l'affaire des Cadillac pouvait-elle être leur vengeance ? Cela ne tient pas la route !  C'est Pierre Quéméneur qui a engagé des fonds dans cette affaire !

J'imagine...

Genoud et Balson attablés à Rennes avec le CG à l'heure de l'apéro  ? Genoud et Balson suivant la Cadillac et ses dollars ? Genoud et Balson faisant une queue de poisson à la Torpedo après Houdan ?  Genoud et Balson embarquant les dollars-or et le Conseiller général par la même occasion ?

C'est ça le scénario qu'on  va  nous servir ?

C'est Pierre Quéméneur qui a disparu. Pas Seznec !

C'est Pierre Quéméneur qui a expliqué l'affaire des Cadillac à Gabriel Saleun et à Julien Legrand. Pas Seznec. 

Imaginer un rapport entre l'incendie de la blanchisserie de Tremilliau et l'affaire des Cadillac ne tient pas la route. 

Le Petit Breton 13/6/1926

NB. Le code des assurances de 1920 n'était pas celui de 2020. L'assurance incendie n'était pas obligatoire.  Les experts de l'époque, eux, le connaissaient et si Guillaume Seznec a été indemnisé c'est qu'il devait l'être. 

Aujourd'hui les PNO ( propriétaires non occupants) sont obligés d'assurer leur immeuble s'ils sont copropriétaires. Dans les autres cas il est fortement recommandé qu'ils le fassent car leur locataire peut être défaillant ou leur immeuble temporairement vacant. 

L'immeuble industriel de Guillaume Seznec était assuré, il a brûlé, son propriétaire a été indemnisé : on ne va pas en faire tout un fromage. 

NB 2- Je n'ai jamais écrit ni pensé que Pierre Quéméneur avait violé ou tenté de violer Marie-Jeanne. Je pense qu'il aimait cette femme et qu'il lui a déclaré sa flamme dans le contexte de l'échec de l'affaire des Cadillac. C'était un homme politique riche et puissant qui pouvait s'afficher en sauveur. Ça c'est pour être fidèle au témoignage de Petit-Guillaume. Mais j'ai d'abord envisagé avec Bertrand Vilain et d'autres que l'altercation entre Pierre Quéméneur et Marie-Jeanne qu'à entendue Petit-Guillaume soit en réalité une dispute au sujet d'un différend financier. 

NB 3. J'ai lu hier soir la dernière mouture du scénario de Liliane Langellier. Je constate que , sans surprise,  nous en sommes revenus à la case départ. Seznec est un magouilleur qui a voulu spolier son partenaire. J'ai perdu le fil du rôle des frères Marc, des fils Kermina, d'Emmanuel Brousse etc... De toutes façons ces gens là n'étaient pour rien dans l'affaire et la police avait éliminé le rôle de Balson.

Le problème reste donc entier : qui est cet américain que Pierre Quéméneur a rencontré à Paris et avec qui il avait rendez-vous le samedi 26 mai 1923 à 8h du matin à Paris, Avenue du Maine ?

Bertrand Vilain a trouvé une réponse dans les archives du FBI. Elle est toujours en piste et à l'étude.